Formation du personnel de santé en milieu carcéral dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge médicale des personnes détenues. 

Il est avéré que l’incarcération augmente les facteurs de risque sanitaire (risque élevé de transmission ou d’exposition à des maladies transmissibles, troubles mentaux, consommation de produits psycho actifs, du fait de la promiscuité, des conditions d’hygiène, et de l’isolement affectif). Ces facteurs de risques liés à l’incarcération génèrent parfois une violence qui s’exerce contre soi ou contre les autres, avec des conséquences tant sur la santé physique que mentale. Le choc carcéral et l’épreuve de l’enfermement sont donc largement susceptibles d’avoir un impact sur la santé.

Face à cette situation déplorable, et en vue d’y remédier, le Ministère de la Justice chargé des Droits Humains, par le biais de la Direction de l’Administration Pénitentiaire et de la réinsertion sociale, en collaboration avec le Ministère de la santé publique, et avec l’appui technique et financier du PRAJUST II et du CICR, dans le cadre de la politique de réforme judiciaire, ont procédé à la formation du personnel de santé en milieu carcéral pour l’amélioration de la prise en charge sanitaire des détenus. Cet atelier, qui s’est tenu du 28 au 30 janvier dernier, intervient en application de la loi N°19/PR/2017 portant régime pénitentiaire au Tchad. 

Cet atelier de formation intervient après la dotation de dix (10) établissements pénitentiaires des zones d’intervention du PRAJUST II en équipements médicaux. Un appui en fourniture de médicaments via les pharmacies provinciales d’approvisionnement (PPA) a également été mis en place à titre pilote sur Kélo et Abéché en 2019 et puis étendu en 2020 à 9 autres maisons d’arrêt. Cet appui permet aux infirmiers d’exprimer leur besoin en médicaments auprès des PPA pour soigner les personnes en détention et ainsi adapter le stock de médicaments nécessaires pour faire face aux maladies saisonnières ou à des virus touchant les maisons d’arrêt.

Les thématiques abordées au cours de la formation ont été notamment l’état des lieux du Service d’Hygiène et de la Santé, les standards internationaux en matière de santé, la santé en milieu carcéral, le rôle des services de santé dans les prisons, la prise en charge du paludisme, la gestion des médicaments, etc. A travers ces différentes thématiques les participants se sont enrichis mutuellement à travers les partages d’expériences relatives à la prise en charge médicale des personnes privées de liberté. Il est ressorti des échanges que le problème de moyens roulants, des conditions de travail et de sécurité constitue les difficultés majeures qui entravent le bon fonctionnement du personnel médical dans les milieux carcéraux. Ces difficultés ont été formulées en termes de recommandation à l’attention des décideurs.