Assurer le respect de l'indépendance du pouvoir judiciaire

La mal gouvernance du secteur se traduit également par des modes de recrutement, d’affectation et de promotion des magistrats et fonctionnaires qui n’obéissent pas aux règles statutaires et au principe républicain d’égalité. Cet état de fait a pour conséquence, une image très négative de l’institution judiciaire et une perte d’autorité des magistrats. La prise en compte de cette situation gravement anormale et contraire à l’Etat de Droit et à la séparation des pouvoirs, nécessite de renforcer l’indépendance de la magistrature par une réforme de son statut et de celui du Conseil Supérieur de la Magistrature et un appui administratif et opérationnel au CSM. Une réflexion sera engagée avec le MJDH et le CSM en vue d’élaborer un plan d’action du CSM sur la promotion de la déontologie des magistrats.

Appuyer la diffusion du droit

La mise en œuvre de cette activité sera conduite en même temps que l’élaboration de la politique sectorielle du ministère dont elle fait partie intégrante comme sous politique de diffusion du droit par le ministère. La méthodologie et les inputs sont définis dans la méthodologie d’élaboration prévue pour la politique sectorielle (cf. Activité 1A.1.1.) Cette activité sera réalisée en année 1.

Une fois élaborée et validée au sein du document de politique sectorielle du ministère, le plan national de diffusion du droit sera mis en œuvre à partir de l’année 2 du DPP. Une provision a été réservée sur le DPP pour la mise en œuvre des actions de diffusion qui seront retenues dans le plan de diffusion du droit. Des notes explicatives des textes élaborés sous PRAJUST1 seront préparées par des experts court terme nationaux appuyés par la direction générale de la législation du ministère, le Chef de mission de l’ATI et le coordonnateur du PRAJUST2. Elles feront ressortir les innovations de ces textes.

Améliorer l'accueil des justiciables dans les juridictions

Les 10 juridictions couvertes par le PRAJUST 2 ont fait l’objet d’un état des lieux lors de la période de démarrage. Conformément aux constats effectués, des travaux de réfection et contrôle des travaux ont été programmés. Ils tiennent compte des aménagements nécessaires à la réorganisation physique des archives et à faciliter l’amélioration énergétique. Les travaux feront l’objet d’un engagement en régie. L’UGP prendra en charge la rédaction d'un DAO unique comportant plusieurs lots et assurera le suivi des travaux. Ces juridictions seront également équipées en énergie solaire pour une efficacité énergétique.

Appuyer la mise en place d'une politique de gestion des ressources humaines et de formation

De manière générale, il est dénoncé l’absence de toute politique de gestion des RH, avec une critique très forte des conditions de nomination qui privilégient beaucoup plus les relations et les affinités socio-politiques que la reconnaissance du mérite et des compétences. Il y aurait de nombreux cas de recrutement hors du processus normal du concours.

Si l’effectif parait suffisant et parfois même pléthorique, la qualité et la compétence ne sont pas assurées. De façon générale, il apparait qu’il n’existe aucune gestion prévisionnelle des ressources humaines. Des chiffres aussi élémentaires que le nombre des fonctionnaires en activités ou des magistrats partant à la retraite en cours d’année, ne sont pas collectés. Aucune indication utile à l’ENFJ ne peut être donnée quant aux besoins futurs en recrutement. Les élèves magistrats et greffiers formés ne sont pas intégrés à la fonction publique à leur sortie de l’école, faute de budgétisation des postes.

Appuyer le fonctionnement de la chaine pénale

L’appui à la mise en place d’un cadre permanent de concertation au niveau des cours d’appel vise à accroitre l’efficacité de la chaine pénale. Il est essentiel que le ministère public exerce la plénitude de ses attributions dans la direction de la police judiciaire, en application des dispositions de l'article 177 du code de procédure pénale qui dispose : « Le procureur de la République dirige et coordonne l'action de tous les officiers et agents participant à la police judiciaire ».

Appui à l'amélioration des conditions matérielles de détention et à la réinsertion sociale

Les conditions matérielles imposées au personnel judiciaire et pénitentiaire dans leur travail ont été améliorées avec le PRAJUST1. Cependant, de nombreux désordres ont été constatés lors de la mission d’audit des investissements en infrastructures commanditée par la DUE dont la restitution a eu lieu le 08 mai 2014. Ces désordres sont dus entre autres, à une mauvaise élaboration des DAO par le bureau d’études, qui n’ont pas suffisamment pris en compte les caractéristiques techniques attendues des ouvrages et les critères de qualité souhaités.

La mission d’état des lieux sur les sites d’intervention du PRAJUST 2 conduite dans la période de démarrage a confirmé l’existence de malfaçon, et d’inachèvement de certaines infrastructures pénitentiaires, les besoins d’assainissement et de sécurisation dans d’autres établissements pénitentiaires. A cela s’ajoutent des problèmes récurrents de disponibilité énergétique : certains établissements ne disposent pas d’électricité et d’autres souffrent des fréquents délestages lorsqu’ils sont reliés au réseau d’électricité public.